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Le royalisme social, le site de l'Action Sociale Corporative.

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20 juin 2009

La durée de la journée de travail au Moyen-Âge

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20 juin 2009

Lettre de Maurice Maignen sur les ouvriers

20 juin 2009

MAURICE MAIGNEN APOTRE DU MONDE OUVRIER 1822 - 1890

LA JEUNESSE

Maurice Maignen est né dans une famille de petite bourgeoisie. Son père, après avoir été militaire a la Garde Royale de Louis XVIII, exerca le métier de peintre. Baptisé selon le souhait de sa mère et malgré les préventions de son père, un évènement, auquel sa mère l’a emmené, va le marquer profondément à l’âge de 8 ans, le 25 4.1832 : la cérémonie de translation des reliques de St-Vincent de Paul traversant Paris de Notre-Dame à la Chapelle des Lazaristes, rue de Sèvres.

MIl fait sa première communion en Mai 1934, et après des études très moyennes, où il manque de perdre la foi en raison du milieu scolaire très incrédule, il s’initie à la peinture et au dessin, qu’il pratique pour faire vivre sa famille.En 1840 il obtient une place d’employé aux Chemins de Fer de l’Ouest, puis en 1843 un poste de dessinateur au Ministère de la Guerre, tandis que, cette même année, il perd son père et de ce fait se trouve en charge de famille.

Assailli par le doute, il ne sait pas s’il est encore chrétien. Mais sensible au discours de Ch. Fourier, qui dénonce la misère des ouvriers, il est tenté un moment de le suivre. Mais ce qu’il cherche, c’est une association de charité pour améliorer le sort des malheureux. Et ayant entendu parler des Conférences de St-Vincent de Paul, qui avaient été créées 10 ans plutôt sous l’inspiration d’Ozanam, le voilà amené à rencontrer Jean-Léon LePREVOST, qui animait la Conférence sur la paroisse St-Sulpice. Ce sera le début d’une amitié grandissante et surtout d’un retour complet à Dieu, qu’avec la fougue d’un néophyte il va faire partager à son frère, ses amis et à sa mère qu’il emmènera à la Conférence de carème, prêchée à Notre-Dame par le Père RAVIGNAN. " Imagine-toi, écrit-il à son frère, Notre-Dame pendant la nuit illuminée....Trois mille hommes pressés dans la nef, les bas-côtés de l’église, encombrés de gardes municipaux, d’hommes en blouses, de mauvais étudiants avec leurs donzelles... entonnant à pleine poitrine le chant si sombre du Miserere....et à la fin de la Semaine Sainte qui ont participé au plus saint des mystères : la communion a duré deux heures..."

L’ENGAGEMENT

La première lecture que M.LePREVOST donne à M. MAIGNEN est un livre du comte de Mirville : Le peuple ramené à la foi. L’auteur y développe que" puisque pour les ouvriers la religion est l’affaire des prêtres ... il faut pour regagner les coeurs à J.C. que les laïcs occupent le terrain.” afin de rechristianiser les pauvres et les ouvriers. LePREVOST le fait entrer dans la Conférence et lui confie ses premières visites de familles. La découverte des oeuvres de Le Prevost est décisive en cette année 1844 : il voit clairement la place des laïcs et renonce à l’idée de se faire prêtre. Ce sera déterminant dans l’orientation de sa vie.

Constatant que la Conférence de St-Vincent de Paul ne peut satisfaire toutes les misères, M. LePREVOST suscite la création d’autres oeuvres : la Ste Famille, pour aider les familles pauvres et ouvrières. En 1846, il fonde une Caisse des loyers pour aider les pauvres à épargner ; en 1847, l’Asile des Vieillards ; en 1848 le Fourneau économique.

En septembre 1944 un évènement aura un grand retentissement dons la vie de M.MAIGNEN : LePREVOST rencontre Clément Myionnet, futur "premier“ frère de St-Vincent de Paul. Membre de la Conférence d’Angers, attiré par la vie religieuse, il est en recherche d’une congrégation qui serait pour les hommes ce que sont les soeurs de St-Vincent de Paul. C’est alors que nait l‘idée d’une communauté de religieux laïcs voués aux oeuvres de charité

LA RUE DU REGARD

Le I Mars 1845 MAIGNEN et MYIONNET louent au nom de la Ste de St Vincent de Paul une maison 16 rue du Regard pour la réunion des apprentis et promettent à Dieu de former une communauté religieuse au service des pauvres. La maison est confiée à Myionnet seul pour la garder, MAIGNEN ayant encore charge de famille. Ce n‘est que le I Mai 1846 que LePREVOST viendra y résider et se joindre à lui pour une vie communautaire., après avoir reçu de sa femme " toute liberté pour se consacrer à Dieu". MAIGNEN n’y rentrera que le 2 septembre après avoir quitté ses parents..

Très vite se pose le problème de trouver un équilibre entre les necéssités de la vie spirituelle ( prière et contemplation) et les activités temporelles,,au risque de tomber dans un activisme.

Chaque dimanche MAIGNEN donne des cours de dessin aux jeunes apprentis et l’idée du patronage prend forme avec le souci d’en faire un modèle d’organisation hiérarchique. Mais s’il raisonne naturellement en termes de hiérarchie, il veut faire reposer la dignité humaine sur le métier. C’est le métier qui fait l‘homme. Sa vision d’artiste établit un lien indissociable entre l’art et le métier. Dans le travailleur il voit plus l’artisan et même l’artiste, que le manoeuvre ou le prolétaire. Cette idée lui inspire la trame de son roman "les Sauveurs du Peuple". Il insistera toujours pour que ses jeunes apprentis choisissent bien leur métier.

En semaine LePREVOST reçoit te matin les pauvres de la Ste Famille pour leur donner aide, conseil et encouragement, tandis que MAIGNEN et MYIONNET s’occupent des études et de la Maison. L’après-midi, c’est la visite aux apprentis et aux patrons dans les ateliers, ainsi qu’aux familles. Le grand jour c’est le dimanche, avec toutes les activités d’un patronage de 90 apprentis, des gamins de 12 à 16 ans qui envahissent les salles et la cour. Au programme : jeux, repas, messe, instruction religieuse, .....aidés par quelques confrères venus prêter main forte.

LA MAISON DES APPRENTIS

L’apprenti d’alors n’a pas un statut professionnel très enviable ( la loi le Chapelier lui a supprimé toutes les garanties) : la fraternité avec les compagnons, l’affection, l’appui moral, l’attitude paternelle du patron lui font souvent défaut. La médiation corporative est remplacée par un contrat passé devant un commissaire de police. Le patron promet de coucher l’apprenti, le nourrir, lui apprendre le métier et l’élever dans la religion catholique.... Rapidement les confrères découvrent les problèmes de ces adolescents, totalement abandonnés à la merci du patron capitaliste depuis la suppression des corporations. Ils constatent l’absence d’intervention de l’Etat. La loi du 2 Mars 1841 interdisait le travail des enfants dans les manufactures. Armand de MELUN inspirera la loi du 22 Fev.1851 imposant un contrat et un décret de 1852 ordonne aux commissaires de police de faire des procès verbaux aux patrons sur les abus épouvantables auxquels la liberté illimitée du travail leur donnait droit. Très vite son action va achopper sur le sujet tabou, celui de l’intervention de l’Etat et MELUN sera qualifié de socialiste. MAIGNEN le sera aussi ( cf : St-Louis était-il socialiste d’Etat ?)

LETTRE DE MAURICE MAIGNEN SUR LES OUVRIERS :

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"L’ancienne législation, écrit le P. CORSON, avait des dispositions sur l’apprentissage : chaque apprenti était placé par la corporation dont il relevait sous la protection d’un membre du syndicat, chargé de veiller sur ses intérêts. Mais elles tombèrent avec les corporations pour faire place au système de libre concurrence qui nous régit aujourd’hui.” Cette faiblesse de l‘enfant inspira M. MAIGNEN dans le portrait saisissant qu’il fait du pauvre apprenti MOUCHERON, autre livre de sa composition : “tout enfant, écrit-il, est bon, il arrive à l’atelier avec une croyance. Il est confiant, il est aimant ; il a la conscience droite. L’atelier lui vole la foi, non seulement en Dieu, mais dans le prochain, dans l’humanité toute entière ; il le rend dur et cruel ; il le rend haineux, faux, méchant, ingrat ; il retourne sa conscience... plus il a l’audace dans le blasphème, l’insulte ou le vice, plus il est applaudi... voilà l’oeuvre de l’atelier tel qu’il est ...." Le patronage va donc s’occuper exclusivement des apprentis et intervenir entre le maître et l’apprenti, dont les confrères constituent les protecteurs. Un opuscule est rédigé sur la manière de rédiger un contrat d’apprentissage et les clauses à y inscrire.. Il commençait par un bref rappel historique : "Avant la Révolution, il n’y avait pas de société de patronage, et il n’en était pas besoin, puisque les apprentis avaient pour patrons les jurés de ta corporation“ La seule solution, que MAIGNEN réclamera, sera, à l’échelon de l’Etat, une organisation du travail. Sur des fiches, il donne des indications pour organiser la visite sèrieuse des ateliers, que les confrères se partagent. Il établit un registre des visites. Car c’est dans la visite que consiste essentiellement l’oeuvre des patronages...." elle ne doit pas avoir la forme d’une enquête.... ; ne point cacher ses principes religieux..... ; n’avoir pas l‘air confit en dévotion... enfin aimer véritablement les enfants..." MAlGNEN consacre une bonne partie de ses nuits à rédiger des articles, des brochures, des chroniques sur le choix d’un métier, la condition de l’apprenti, ’ l’exercice du métier..............Il écrit des ouvrages sur la condition ouvrière.,compose des romans historiques, comme : Les frères cordonniers. Un manuscrit intitulé : les Economistes" est une tirade cinglante contre les propos d’un Ministre de l’Intèrieur... A maintes reprises il relève les celèbres propos de GUIZOT le I.4. 1848 : "La réforme sociale qui a pour but l’amélioration des conditions des ouvriers en Angleterre n’est pas nécessaire chez nous". Il emploie fréquemment une formule : l’esprit chrétien.

Ainsi la semaine s’organise. Le lundi, c’est l’établissement des contrats d’apprentissage et la réception des parents. Le mardi et mercredi, visite des ateliers. Jeudi : préparation du dimanche. Vendredi participation au conseil des patros de Paris. Samedi : placement des enfants....Le dimanche est le plus “festif " possible. La place du jeu, qui sera pratiqué ensuite dans toutes les oeuvres de jeunesse (scoutisme...) est alors inexistante. Ainsi le naturel et le surnaturel se compénètrent. l e patro embrasse toute l’existence de l’apprenti. MAIGNEN compose des pièces de théatre, que montent les apprentis.. La rue du Regard devient rapidement une sorte de modèle, comme une "école normale du patronage" où s’équilibrent bien le binôme : jouer et prier.. Car il sollicite aussi la générosité des apprentis qu‘il engage à constituer des petites conférences de St-Vincent de Paul pour soutenir des familles pauvres

GRENELLE

Le I Mai 1847 une maison leur est offerte au 75 rue du Commerce, dans le quartier de Grenelle, ou résident essentiellement des familles ouvrières Elle deviendra un second patronage, grâce à la jouissance gratuite,offerte par le Maire, d’un hangar d’une manufacture abandonnée et d’une salle voisine. MAlGNEN va alors inaugurer pour la première fois dans un patronage un divertissement totalement méconnu dans les oeuvres : la gymnastique, qui sera un puissant attrait pour les enfants. C’est en effet l’espagnol Francisco AMOROS qui en 1818 avait introduit la gymnastique en France.

Tant bien que mal la communauté traverse les évènements de 1848. MAIGNEN et MYIONNET ont dû s’enrôler quelques mois dans la garde nationale, peridant que LePREVOST continue u s’occuper de "leurs toutes petites oeuvres". La guerre civile leur a révélé l’immensité du mal, qu’engendre, non pas l’industrie en elle-même, mais comme il l’écrit, l’industrie "produit d’une concurrence jalouse, des prétentions égoïstes des uns, des exigences injustes des autres. Il faut que le christianisme relève le défi de spiritualiser et de vivifier l’industrie moderne... La misère n’existe réellement que là où fleurit l’industrie... L‘ouvrier est placé dans des conditions qui Iui font oublier Dieu... le fruit de son labeur n’est plus que l’argent...il manque à la gloire du christianisme d’avoir spiritualisé et ennobli l’industrie moderne...."

La communauté se partage alors entre la rue du Regard, Grenelle et la rue de l’Arbalète où s’est constitué un autre centre, pendant que se développent un peu partout à Paris et en province des patronages sous des formes variées. Pendant ce temps, pour contrecarrer les almanachs qui véhiculent des idées anticléricales et républicaines, MAIGNEN se consacre o la réalisation d’almanachs, agrémentés de vies de saints, d’histoires, de gravures, de jeux, de chansons.

PATRONNER

C’est alors que l’abbé TIMON-DAVlO, qui avait créé à Marseille "l’Oeuvre de la jeunesse pour la classe ouvrière" rend visite à la rue du Regard, sur laquelle il donne un avis très défavorable : “Ce ne sont pas les savantes organisations qui font les oeuvres. C’est la grâce de Dieu par la prière et les sacrements”. Il leur montra le rôle essentiel d’une élite spirituelle dans un patronage. Peu à peu Paris va introduire des pratiques expérimentées à Marseille et les aumôniers de patronage constitueront des petites congrégations mariales. C’est alors que s’élabore un règlement de l‘Oeuvre des patronages . Il contient deux principes : l‘esprit de piété et la participation des apprentis aux Conseils et aux charges des maisons : maître des jeux, portier, sacristain, bibliothécaire....qu‘on qualifia de "dignités". Au Congrés des directeurs d’oeuvres à Angers, fin 1858, on échange les expériences. On s’interroge : les directeurs doivent-ils être des prêtres ou des laïcs ? Les débats amènent aussi les congressistes à préciser leurs objectifs : Prier et jouer. MAIGNEN, soucieux du suivi des apprentis, pour veiller à ce qu’ils apprennent bien un métier, fait ajouter : patronner par l’assistance professionnelle. C’est une idée-maîtresse qu’on retrouvera dans son Manuel du Patronage de 1862 : "On déplore que les enfants qui travaillent en usine deviennent des enfants-machines et qu’ils ne puissent apprendre un métier ". Ainsi les patronages auront deux objectifs : le développement de l’esprit de piété et la vocation sociale, c’est-à-dire la recherche d’une philosophie du travail par l’amour du métier.

MAIGNEN va continuer sur cette voie : l’ouvrier tire toute sa dignité de son métier. Et dès lors se dessina en filigrane sa vision organique d’une société qui transmet les valeurs par le métier.

Le 25 Mai 1856 il organise une première exposition des travaux de 230 apprentis avec distribution de médailles, qui prélude à une exposition universelle de tous les patros de France l’année suivante. Tous ses écrits témoignent de cette mise en valeur de tout ce qui touche le métier : l’outillage, l’ordre des outils, économie de temps... "le bon et le mauvais apprentissage", "la réhabilitation du travail manuel“, "le droit au métier", autant de sujets qu’il développe... Il en vient à identifier l’ouvrier et l’artisan, détruits par l’industrie. : " Aujourd’hui avec les procédés mécaniques appliqués à tous les travaux industriels, l’originalité est morte, la pensée de l’ouvrier est absente... Comment l’ouvrier d’aujourd’hui peut-il aimer son métier comme l’aimait autrefois l’ouvrier artiste et créateur ? ...La Révolution a tué l’artisan" écrit-il." Nous n’avons plus d’ouvriers, nous n‘avons plus de style national. Autrefois, dans un simple flambeau de cheminée, on sentait un caractère et une époque, la personnalité et l’originalité de l’ouvrier.... De plus ces vieux ouvriers, nos pères, avaient la foi...." En 1872 il inaugurera un Musée du Travail. En même temps il dresse une série de portraits d’artisans et inventeurs : Gutenberg, Palissy...ll réalise même un journal : “Le jeune ouvrier", puis le "Moniteur de l‘ouvrier".

Car MAIGNEN écrit beaucoup. Il laisse une oeuvre très importante, grâce à un talent assez exceptionnel d’écrivain populaire. Toutefois il évitera dans ses publications d’y faire paraître des offres d’emploi- même par des patrons chrétiens- pour ne pas faciliter l’émigration des ouvriers des campagnes vers les grands centres.

Enfin il travaillera à la grande oeuvre de sa vie : la vie du fondateur, J.L. LePREVOST qui après le décès de son épouse le 6.11.1859 est ordonné prêtre le 22 l l 1860.

13 juin 2009

Les victimes de la république

13 juin 2009

Les solidarités corporatives et du travail

Il est certain que lorsqu’on aborde de nos jours, même avec des personnes non prévenues contre nos idées, la question du Corporatisme, l’un des obstacles majeurs à la mise en place concrète de ce type d’organisation sociale dans l’économie moderne semble être pour eux que, contrairement à ce qui se passait généralement avant la Révolution, les entreprises – grandes ou moyennes – du XXème siècle n’emploient pratiquement jamais un seul corps de métier pour accomplir les tâches complexes et imbriquées qui sont les leurs et ne peuvent, par conséquent, en « revenir » au corporatisme.

  …Encore que, pour édifier la Cathédrale de Reims ou le Château de Versailles, il soit certainement assez difficile de prétendre que seuls 3 ou 4 corps de métier « primaires » et « isolés » aient pu suffire à la réalisation de pareil chef-d’oeuvre, il n’est évidemment pas niable que, dans la Société actuelle, d’autres « Solidarités » que celles relatives au métier proprement dit se sont nouées. Les principales semblent être, d’une part, la «Solidarité de classe» et, d’autre part, la « Solidarité d’entreprise », ce qui obscurcit en effet quelque peu le problème. Le tout consiste donc à l’éclairer.

  Le plus simple pour y parvenir consiste à en tracer, noir sur blanc, les données sous forme aussi condensée que possible et qui peut être la suivante : «Pierre DURAND», ouvrier électricien chez Berliet et d’essayer de déterminer objectivement ou se trouve, sur le plan professionnel, la « constante » essentielle propre à Pierre DURAND dans cet énoncé.

  Cette « constante » est-elle que Pierre DURAND est ouvrier ? Certainement pas, car ce dernier peut fort bien devenir demain Agent de maîtrise ou Cadre et rejoindre alors tout naturellement une autre « Solidarité de classe ».
  La « constante » se situe-t-elle alors dans le fait que Pierre DURAND travaille aux Usines Berliet ? Encre moins puisqu’il est évident que, dans 6 mois, il sera peut-être amené à quitter Berliet, à moins (…à Dieu ne plaise !) que ce soit Berliet qui le quitte !...
Par conséquent, il est évident que, parmi les données de notre petit problème c’est le fait que Pierre DURAND soit électricien qui représente la « constante » durable. C’est donc bien la « Solidarité du métier » qu’il convient de « privilégier » par rapport aux autres.

  Cela ne signifie évidemment pas – bien au contraire – que, dans un système corporatif, doivent disparaître les autres solidarités essentielles de la vie professionnelle.
  La « Solidarité Syndicale » d’abord y demeure un impératif majeur car il subsistera toujours, à l’intérieur de l’entreprise, des intérêts divergents – et même contradictoire – opposant, par exemple, les ouvriers et la direction, intérêts qui ne pourront être défendus que par les représentants (tous « corps de métier » réunis) des ouvriers travaillant dans la même entreprise.
  La « Solidarité d’entreprise » elle aussi y jouera évidemment un rôle de premier plan puisque – quel que soit le système économique, social et politique en place – c’est finalement toujours par l’entreprise que les métiers vivent de façon concrète et peuvent ainsi percevoir le fruit du Travail.

  Ceci étant bien clair et bien compris, il n’en demeure pas moins que puisque « le point d’ancrage » prioritaire du Travail est – nous l’avons vu – « le Métier », c’est à coup sûr la Propriété officielle et inaliénable du Métier qui doit être reconnue et obtenue pour tous les membres d’un même Métier, par ailleurs seuls habilités à accorder ce droit.

  En fait il ne peut être question de parler de « Corporatisme » sans qu’existe une «Propriété du Métier» octroyée à ses membres par chaque Corporation de Métier, tout comme il ne peut exister de réelle « Propriété du Métier » si cette dernière dépend d’une autre autorité que celle de la Corporation (ou Corps de Métier).

  Il va sans dire qu’une telle organisation ne saurait gêner en rien la vie économique du Pays ou des entreprises. Ces dernières, lorsqu’elles auront besoin d’un électricien – et au lieu de faire paraître une « petite annonce » dans « France-Soir » - n’auront qu’à entrer en contact téléphonique avec l’Agence locale de la « Corporation des Electriciens » pour voir aussitôt mis à leur disposition un employé hautement qualifié…à la seule condition, bien entendu, qu’elles acceptent de respecter les conditions de travail préalablement fixées par la dite Corporation (ou Corps du Métier). On ne voit vraiment pas ce qui – dans cette formule – correspondrait à une gêne sérieuse pour les entreprises !...

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13 juin 2009

Le métier et les conditions de travail

Le but de la Corporation n’est pas de se substituer à l’initiative privé, ni encore moins de gérer des entreprises.
  Elle n’est que la gardienne des intérêts généraux communs à tous les membres du Métier, ou de la Profession.
  C’est ainsi qu’il lui appartient, après libre discussion avec ses affiliés, de fixer le taux des salaires et des primes, ainsi que celui de l’attribution d’actions du Travail dans le Capital des entreprises, sans parler – bien sûr – des participations aux bénéfices, évidemment obligatoires dans une économie Corporative.
  C’est également à la Corporation qu’il appartient d’établir les conditions de travail, les horaires, la durée des congés, etc…etc…concernant ses membres.

  Dans le système actuel ou la surenchère démagogique des syndicats politisés, jointe à toute la puissance du Capital, l’emporte souvent sur la raison et sur le libre choix de décisions adaptées à chaque catégorie professionnelle, on en arrive parfois à des solutions absurdes par leur généralisation comme celles qui – par exemple – pourraient éventuellement prévoir la même durée hebdomadaire de travail pour un conducteur de poids lourd et pour un gardien de musée !...
  En réalité, c’est chaque Corporation qui doit résoudre de tels problèmes, non seulement au mieux des intérêts des salariés et des employeurs, mais aussi en fonction des intérêts des usagers et des consommateurs.

LA CORPORATION DOIT JOUIR DU MAXIMUM
D’INDÉPENDANCE FINANCIÈRE

  Mais, pour que les Corporations puissent jouer efficacement leur rôle, il faut – évidemment – qu’elles disposent des moyens financiers nécessaires.
  Ces moyens lui seront donnés par les cotisations de ses membres, par une participation au Capital et aux bénéfices des entreprises utilisant les compétences de ses affiliés, par les profits des banques et établissements de crédits corporatifs, par des dons et legs privés et publics, etc… etc…
  Le tout formera, avec les caisses d’Assurances et de Retraite, es Fonds de Prévoyance, les cliniques, les crèches, les dispensaires, les immeubles, les Maisons de vacances et de repos, etc… etc… le patrimoine corporatif.
  Ce patrimoine demeure – bien entendu – la propriété collective de tous les membres de la     Corporation. Il est rigoureusement insaisissable et inaliénable. Nul n’y peut toucher et – moins encore que d’autres – la Finance et l’Etat !
  En s’appuyant sur ces moyens financiers et sur ce patrimoine, la Corporation pourra prendre en charge et gérer les oeuvres sociales de la communauté.

LA PAIX SOCIALE, BUT ESSENTIEL DU CORPORATISME

  Grâce à son organisation paritaire réunissant sur un pied de stricte égalité pratique le Capital et le Travail, la Corporation est à même de limiter ou de régler rapidement les conflits sociaux.
  Dès lors, les syndicalistes politisés, les briseurs de grève, les agitateurs professionnels et autres politiciens en mal de réélection n’ayant plus personne à exploiter disparaîtront progressivement de la vie professionnelle et feront – enfin – place nette.
  Un retour la paix sociale redeviendra possible.

L’INTÉRÊT DES TRAVAILLEURS FRANÇAIS EST NATIONAL
D’ABORD

  Le supercapitalisme apatride et le communisme international tentent de persuader les travailleurs français qu’ils sont solidaires des autres travailleurs du monde entier.
  Cette affirmation est fausse.
  Il suffit – par exemple – de réfléchir au fait que les habitudes traditionnelles de vie sur le plan du travail, du vêtement, de la nourriture, etc… d’un ouvrier français sont nettement plus coûteuses que celles d’un ouvrier japonais pour comprendre que le premier dépense, pour subsister, deux ou trois fois plus que le second.

  La libre concurrence entre les deux économies française et japonaise ne pourrait donc que tourner au désastre pour les travailleurs français.
  En outre, une vérité aussi aveuglante lorsqu’il s’agit de la France et du Japon demeure en grande partie valable pour des peuples beaucoup plus proches de nous. C’est ainsi qu’une aventure comme celle du Marché Commun ne peut être qu’extrêmement risquée pour le Travail et pour le Capital français, si ne sont pas très sévèrement harmonisés et surveillés les coûts de main-d’oeuvre, de charges sociales et autres, entre les différents partenaires de la C.E.E.

  Mais, c’est pratiquement rêver debout d’espérer qu’une telle harmonisation loyale, honnête et durable est possible si on en confie le soin exclusif aux seuls Gouvernements en cause, Gouvernements démocratiques qui sont à la fois le reflet des idéologies technocratiques diverses, des courants d’opinion nationalistes et d’intérêts financiers et politiques internationaux souvent divergents, à la vérité assez peu soucieux de sauvegarder les libertés professionnelles, régionales et nationales de tous.

  Seules, des Corporations réunissant salariés et patrons pourraient, avec une certaine efficacité, déterminer les bases d’accord – non pas globaux – mais « personnalisés » au niveau de chaque corps professionnel et parvenir ainsi à des accords inter-européens qui ne reposeraient plus sur les seuls intérêts économiques ou sur des buts politiques plus ou moins occultes, mais qui tiendraient compte – avant tout – des répercussions, parfois dramatiques sur le plan humain, des décisions prises.

  Là, comme ailleurs, l’Economie doit exclusivement être au service des hommes et non pas les hommes au service exclusif de l’Economie !

L’ORGANISATION CORPORATIVE DOIT ETRE DECENTRALISEE

  Il est bien certain que, si tous les plâtriers – par exemple – ont un intérêt commun à la bonne marche du « Bâtiment » sur le plan national, il n’en demeure pas moins que les conditions de leur travail ne sont pas forcément les mêmes à Paris et à Pont-l’Abbé.

  Il convient donc de régler les rapports permanents des plâtriers et des entrepreneurs sur le plan local, régional et national.
  Les Corporations locales et département ales, composées paritairement par des ouvriers, des architectes, des employés, des techniciens et des patrons du Bâtiment, élisent donc – dans chacune de leurs sections – ceux de leurs représentants qui constitueront le Conseil local et départemental Corporatif.

  Ces derniers désignent les délégués régionaux qui constituent le Conseil Corporatif Régional – Le Conseil Corporatif National est composé de délégués nationaux désignés par les Conseils Régionaux.
  Bien entendu la Corporation locale et départementale est représentée auprès des Pouvoir Publics locaux et départementaux ainsi qu’auprès des autres Organisations locales et départementales que ses activités peuvent directement concerner. Il en va de même de la Corporation Régionale, auprès des Autorités, Administrations et Organisations de la Région.

  Il y a toutefois lieu de noter que la représentation corporative auprès des Régions et de l’Etat ne devra pas se faire – selon nous – sous forme de quelconques « Chambres des Corporations » regroupant les délégués de tous les corps de métiers et professionnels. En effet, ce genre de rassemblement hétéroclite ne tarderait sans doute pas à adopter tous les défauts, toutes les compromissions et – partant – toute l’inefficacité d’un Parlement politique.

  C’est, par l’intermédiaire d’organismes multiples : Conseils Régionaux et Nationaux Corporatifs propres à chaque Métier, Chambres de Commerce et d’Industrie, Chambres professionnelles, Conseils Régionaux et Nationaux des Corporations Agricoles, Ordres divers, que les Corporations devront être représentées, tant auprès de l’Etat qu’auprès des autres Corporations et Organisations.

LE CORPORATISME SOURCE D’UNE AUTHENTIQUE
DEMOCRATIE

  Il ne faut pas perdre de vue qu’à l’inverse des systèmes dits « démocratiques » où le Peuple est prétendu souverain, sous prétexte qu’il s’en va jeter, tous les deux ou trois ans, un petit bout de papier dans une boîte, à l’issue de campagnes électorales au cours desquelles des candidats – (préalablement choisis par d’obscurs comités de partis politiques) – lui ont beaucoup parlé hier du Viêt-Nam, aujourd’hui de l’Europe Unie ou du Proche-Orient… mais, assez peu, de ses soucis quotidiens et de son travail, le régime Corporatif implique une représentation populaire réelle et constante, s’exprimant chaque jour dans un ordre de chose ou chaque travailleur est compétent : SON METIER.

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2 juin 2009

Olivier de Serres 1539-1619

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Agronome français,
"De l'honneste comportement en la solitude de la campagne"
Né  à Villeneuve-de-Berg en 1539, son père est premier consul de Villeneuve-de-Berg et recteur de l'hôpital, sa mère Louise de Leyris est la fille d'un notaire, greffier des Etats du Vivarais.
La famille est protestante et permet à Olivier ainsi qu'à ses frères et sœurs d'accéder à l'enseignement et de voyager en Europe.
Très tôt, il fait preuve d'une curiosité intellectuelle semblable à celle des humanistes de la Renaissance. Olivier de Serres est décrit tout à la fois comme un huguenot courageux, un agriculteur exemplaire, un savant précurseur, un époux attentionné, un père de famille attentif, un fin lettré et un gentilhomme avisé.
"…tandis que, dans ton siècle, beaucoup allaient vêtus d'armures, la croix sur l'épaule et l'épée au côté, toi tu marchais modestement, en petite collerette, barbiche et coiffé ras, dans un chemin de buis; la bêche et le râteau étaient tes seules armes", ainsi est-il vu par Edmond Pilon (Collection du Pigeonnier de Saint-Félicien en Vivarais). Après des études à l'Université de Valence il acquiert le domaine du Pradel dominé par la forteresse de Mirabel, situé à une lieue de Villeneuve-de-Berg. Gentilhomme huguenot, il exploite lui-même les terres, où l'ont confiné les guerres de religion qui ruinent le royaume. Le Pradel devint ainsi un laboratoire, une ferme expérimentale, le lieu où l'intuition de la modernité agricole a jailli et où l'essai a administré la preuve empirique de la validité des inventions.
Les méthodes de cultures sont très archaïques à cette époque.

Olivier de Serres fut un des premiers à pratiquer une agriculture raisonnée dans son domaine agricole du Pradel de près de 200 hectares, par utilisation de l'assolement (alternance des cultures sur le même terrain). Il découvre que la culture de la luzerne enrichit la terre et permet l'année suivante de meilleures récoltes sur le terrain où elle a poussé.
Il recommande aux paysans français d'observer un certain nombre de principes par la pratique de plusieurs cultures.
Il importe différentes plantes: la garance des Flandres (teinture rouge), le houblon d'Angleterre (pour la bière).
Il acclimate le maïs et le mûrier, ce dernier importé de Chine permettait la culture du ver à soie, et par conséquent la production du fil pour confectionner le textile.

Aussi , lorsqu'en avril 1598, Henri IV, après la publication de l'édit de Nantes, lance un appel aux bonnes volontés, pour ressusciter le royaume, Olivier de Serres se met à son service.
En effet le royaume d'Henri IV, est dévasté par les guerres de religion, il est pris dans l'engrenage dramatique de la misère paysanne, des disettes et des famines.
En novembre 1598, Olivier de Serres se rend à Paris pour régler la succession de son frère Jean. Il est appelé à la cour.
Il a transporté avec lui son énorme ouvrage de mille pages, dans lequel il a consigné toutes ses notes, écrit dans une langue agréable: "Théâtre d'Agriculture et Mesnage des Champs" Le mot "théâtre" désigne les traités qui exposent les théories comme s'il s'agissait de personnages d'une scène. Le terme "Mesnage des champs " désigne la façon dont on doit faire usage, "manier" la terre et dévoile le cœur même de la réflexion d' Olivier de Serres.

olivier_deserres_theatreVoici comment il s'exprime dans la préface de son ouvrage : "Il y en a qui se mocquent de tous les livres d'agriculture, et nous renvoyent aux paysans sans lettres, les quels ils disent estre les seuls juges compétans de ceste matière, comme fondés sur l'expérience, seule et seule règle de cultiver les champs. Certes, pour bien faire quelque chose, il la faut bien entendre premièrement. Il couste trop cher de refaire une besogne mal faicte, et surtout en l'agriculture, en la quelle on ne peut perdre les saisons sans grand dommage. Or, qui se fie à une générale expérience, au seul rapport des laboureurs, sans savoir pourquoi, il est en danger de faire des fautes mal réparables, et s'engarer souvent à travers champs sous le crédit de ses incertaines expériences."

Le livre est divisé en huit "lieux" où sont analysées les différentes activités agronomiques et horticoles, depuis la description et l'organisation du domaine jusqu'à la dépense des biens par le propriétaire.
L'ouvrage décrit ainsi les manières rationnelles de connaître un terroir agricole, d'y cultiver les céréales, le mûrier et la vigne, d'y élever le bétail, la volaille, les abeilles et le ver à soie, d'y façonner un jardin à la fois potager, bouquetier, médicinal et fruitier, d'y aménager étangs, taillis et forêts et aussi d'utiliser les aliments, les habits, les meubles et les outils. Ceci afin de subvenir aux nécessités fondamentales d'une famille d'honnêtes "ménagers" : l'alimentation, le couvert et la santé, mais aussi le profit et le plaisir. Le projet d'Olivier de Serres est assez simple, il propose une philosophie sereine:
. bousculer un mythe paysan antique, celui de la terre fatiguée qui a besoin de se reposer pendant le temps de jachère et de friche pour les remplacer par des cultures fourragères améliorant la fertilité du sol;
. transposer aux champs les expériences novatrices faites dans le jardin, en intensifiant les cultures: la fumure animale du sol, les nouvelles espèces cultivables comme la pomme de terre connue alors sous le nom de cartoufle ou truffe blanche (cultivée en Vivarais bien avant Parmentier), l'irrigation des prairies, la sélection de variétés plus productives, plus résistantes aux maladies ou plus précoces.
. tailler correctement les arbres, organiser et orner les jardins, cultiver la vigne, faire les vendanges et le vin;
. s'occuper des troupeaux et élever les abeilles;
. construire de "beaux et bons" bâtiments agricoles;
. cultiver les orangers;
. tenter l'extraction du sucre à partir de la betterave (mais sans arriver à un processus rentable);
. enfin il prodigue des conseils aux pères et mères de famille sur la manière d'éduquer leurs enfants afin qu'ils sachent faire prospérer leur propriété.

Il recommande:
- le labour profond, l'alternance des cultures, le soufrage de la vigne,
- la création de l'assolement par l'introduction des prairies artificielles
l'essai de nouveaux semis ( melon, artichaut, maïs, houblon, riz et pomme de terre.)
. Oliver de Serres s'est intéressé à la sériciculture alors embryonnaire en France, un chapitre est consacré à "la cueillette de la soye et la nourriture des vers qui la fond" il a introduit et fait prospérer le mûrier pour l'élevage du ver à soie dans son domaine au Pradel, en Ardèche.
C'est le fruit de son expérience sur l'élevage des chenilles du bombyx (vers à soie), qui se nourrissent exclusivement de feuilles fraîches de mûrier blanc. Parvenues à maturité en trente jours, elles sécrètent alors le filament soyeux qui formera leur cocon. On étouffe les chrysalides dans leurs cocons, pour qu'elles ne brisent pas les fils de soie en sortant. Les écheveaux de soie produits par Olivier de Serres sont mis en vente dans l'échoppe familiale de Villeneuve de Berg.

La culture du mûrier était jusque là très localisée. Henri IV voudrait l'intensifier afin de diminuer les sorties d'or nécessaires à l'achat d'étoffes étrangères, "pour, comme le dit Olivier de Serres lui-même, qu'elle se vît rédimée de la valeur de plus de 4000 000 d'or que tous les ans il en fallait sortir pour la fournir des étoffes composées en cette matière ou de la matière même." Il devient l'ami de Claude Mollet (1563 - 1650), le jardinier d'Henri IV qui réalisa les jardins de Saint-Germain-en-Laye, de Fontainebleau, des Tuileries et de Blois.

Malgré l'opposition de son ministre Sully, afin de donner l'exemple, après avoir consulté le chancelier Pompone de Bellièvre, Laffemas son surintendant du commerce, son jardinier Claude Mollet, le roi prit l'avis d'un cultivateur expérimenté Olivier de Serres: "Le roi ayant très bien recognu ces choses, par le discours qu'il me commanda de lui faire sur ce sujet, l'an 1599, print résolution de faire eslever des meuriers blancs par tous les jardins de ses maisons". et décide de faire planter 20.000 pieds de mûriers aux Tuileries et à Fontainebleau. D'autres plantations et magnaneries se développent dans la région Lyonnaise où se fixera l'industrie de la soie et qui fera, plus tard, de Lyon la capitale de la soie.

En février 1599, Henri IV décide de faire publier le chapitre relatif à l'élevage du ver à soie : "Traité de la cueillette de la soie par la nourriture des vers qui la font".

Devant le succès, en mars 1600 de l'année suivante, le "Théâtre d'agriculture et mesnage des champs" est édité , à la demande du roi dans son intégralité en 16.000 exemplaires et expédié dans toutes les paroisses de France.
Le livre connaîtra 8 rééditions du vivant de son auteur, 19 rééditions jusqu'en 1675, ainsi qu'une 21ème édition en 1804
A cette époque, les paysans ne cultivaient leurs terres qu'un an sur deux par manque de fumier. Le reste du temps, les terres restaient en jachère. Avec Olivier de Serres la culture de la luzerne et du sainfoin sur les jachères inaugure les prairies artificielles. Elles régénèrent la terre et engraissent le bétail qui produit du fumier.

La vogue de l'agronomie s'éteind après Henri IV pour renaître sous Napoléon 1er.

Olivier de Serres, qu'on surnomma ensuite le Père de l'Agriculture, meurt au Pradel près de Villeneuve-de-Berg le 12 juillet 1619, à l'âge de 80 ans.

Nombreux sont ceux qui se référèrent à l'agronome Ardéchois:
- Arthur Young se rendit deux siècles après sa mort sur le sol du Pradel;
- Pasteur lui reconnut un rôle de précurseur de l'agronomie et de savant éclairé;
- Fernand Lequenne, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, rappela dans une biographie ses apports irremplaçables à l'élevage des abeilles comme aux techniques de greffage et de travail du sol, en dénonçant déjà les excès des engrais industriels au profit des techniques traditionnelles de fumure et de la prise en compte de la biologie du sol; au moment où commençaient à être diffusées en France les idées d'agriculture biodynamique et organique de Rudolf Steiner et Albert Howard.
- le domaine de Pradel est aujourd'hui une ferme-école. Le mas a été reconstruit au XVIIe siècle par Daniel de Serres, le fils d'Olivier.
- enfin il n'est guère aujourd'hui de séance de l'Académie d'Agriculture qui n'évoque l'illustre pionnier.

"Père de l'Agriculture"… "J'honore un homme qui fut grand pour avoir mis au premier rang La terre où sont toutes choses."
(Charles Forot extraits de son "Ode à Olivier de Serres")
"Necessitas, commoditas et voluptas" (Vitruve )

Sources:
- "Histoire de la pomme de terre" par Ernest Roze, Paris , J.Rothschild, Editeur 1898, 464 p. Angers, Imprimerie A. Burdin
- Lequenne Fernand, la vie d'Olivier de Serres, Paris, René Julliard, 1945
- Serres, Olivier (de), Le théâtre d'agriculture et mesnage des champs, Genève, Slatkine, 1991.
- Lequenne, Fernand, Olivier de Serres, agronome et soldat de Dieu, Paris, Berger-Levrault, 1983.
- Gourdin, Henri, Olivier de Serres, science, expérience, diligence en agriculture au temps de Henri IV, Arles, Actes Sud, 2001.

1 juin 2009

La soupe du Roi

Un mercredi sur deux, esplanade de la Gare Montparnasse à Paris nous nous retrouvons : soit devant, entre la Gare et la Patinoire, selon la place, ou soit entre le Manège et le Kiosquede 19h à 20h30 - 21h.

Des royalistes et catholiques apportent un repas complet chaud, fabrication " maison " à ceux qui ont faim, mais aussi une écoute et si possible une solution pour les petites misères etc.

Les vêtements chauds, sur-vestes, anoraks, pulls, pantalons, sur vêtements, sous vêtements, écharpes, bonnets, gants, chaussettes, chaussures, duvets, couvertures, tout ce dont on a besoin lorsque l’on dort dehors sont les bienvenus pour nos amis du bitume. Marie-Laure 06 08 80 53 66

Pour assurer ce service à la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ, et par devoir à l'égard des pauvres, nous avons besoin de votre soutien, de votre aide, de vos adhésions, de vos dons, chèques à nous faire parvenir à :

Association Nos Seigneurs les Pauvres et les Malades

15 avenue de la Gare 78690 LES ESSARTS LE ROI.
01.34.84.85.45 / 06.82.44.10.83 
ou Paul 01 34 86 36 61 / 06 50 29 27 26

Pour un virement, les coordonnées sont les suivantes :
CRCA LES ESSARTS LE ROI , Banque 18206, guichet 00089, n° de compte 509 445 4 001 , n° IBAN FR76 1820 6000 8950 9445 5400 182, BIC AGRIFRPP882.

" Nos Seigneurs les Pauvres et les Malades " vous en seront reconnaissants.

Les dons par chèque ou par virement bénéficient de la réduction d’impôt de 66%. Un reçu fiscal vous sera envoyé pour votre déclaration d’impôt.

N'hésitez pas à vous engagez dans cette oeuvre charitable à l'égart des pauvres, surtout à une époque ou l'appauvrissement de la France et le règne de l'argent, contrôlé par une minorité qui impose tout, se fait de plus en plus ressentir...

Contactez le président de l'association : olivier.kimmel@gmail.com

31 mai 2009

Nos tracts

Voici les tracts de l'ASC à télécharger et à diffuser au maximum :

tract_ASC

Tract_ASC_2

Tract_ASC_3

31 mai 2009

La troisième école d'économie politique

La méthode et les principes

Depuis deux siècles, toute la vie sociale du monde moderne est dominée et régie par deux conceptions idéologiques parallèles : le libéralisme et le socialisme.

L’économie classique ou libérale définit l’homme comme un être uniquement tendu vers le bien-être matériel, comme une pure volonté d’enrichissement, et l’humanité comme une mécanique à fabriquer de la richesse. Ayant ainsi isolé dans l’homme la fonction économique dégagée de toute préoccupation morale et spirituelle, l’économie libérale étudie le mécanisme des lois de la production, de l’échange et de la consommation des biens, lois invincibles, inéluctables, s’imposant, pourrait-on dire, inévitablement et extérieurement à l’homme, et qu’il suffit de laisser jouer librement pour harmoniser les intérêts. Partant de cette idée juste, qu’il faut faire confiance à l’intérêt personnel de chacun, elle en conclut, par une sorte de projection dans l’absolu, qu’il faut laisser à chacun une liberté parfaite, c’est la fameuse maxime : « Laissez faire, laissez passer. »

logo_ASCLes écoles socialistes contemporaines  conçoivent également l’homme comme un être uniquement tendu vers son bien-être matériel, mais elles considèrent que ce bien-être ne pourra être obtenu que si l’égalité entre tous les hommes est réalisée. Or, ce qui forme obstacle à cette réalisation, ce sont les corps sociaux traditionnels, en particulier la famille et les institutions traditionnelles, telles que la propriété. Il faut donc les détruire pour ne laisser subsister qu’un Etat tout puissant, englobant la société entière, qui établira le nivellement entre tous les hommes.

Or qu’on apporté au monde de telles conceptions ? Le libéralisme a introduit un capitalisme effréné, c’est-à-dire, ainsi que l’expose La Tour du Pin, « dans le commerce et l’industrie, l’évincement des éléments patronaux par une ploutocratie de plus en plus oligarchique, qui tend fatalement à s’emparer de la richesse privée, et par celle-ci des pouvoirs publics ».
Cette souveraineté de l’argent aboutit à la lutte sauvage pour la domination économique, à la primauté de l’économie, à la production à outrance, au rendement règle de toute chose, à la mécanisation de l’homme, à la prolétarisation sans cesse croissant des masses.

De plus, comme le montre toujours La Tour du Pin, le développement de la ploutocratie est un acheminement vers le socialisme d’Etat, car l’Etat ne saurait se désintéresser des grands organismes financiers centralisés : il faut qu’il les achète ou qu’il soit acheté par eux.

En outre, par la prolétarisation croissante, il engendre une armée pour la démocratie, c’est-à-dire pour le socialisme. Celui-ci est au début une révolte contre la loi d’airain imposée par la ploutocratie, en vue de rétablir une société protectrice en même temps que modératrice de l’individu. Seulement, imprégnée, comme nous le verrons, des mêmes idées fausses que ce qu’il prétend combattre, il aboutit lui-même, par son organisation artificielle, sous ses formes franches ou plus ou moins larvées, à la pire des tyrannies, au gaspillage, et à la destruction des richesses.

Ces deux conceptions, qui s’engendrent mutuellement tout en se combattant, sont à la base de la crise dont nous souffrons actuellement et de tous les désordres sociaux que nous subissons.

Comment pourrait-il en être autrement ? Car toutes deux reposent, au fond, sur les mêmes principesMacaron_produire_1 également faux, car ces deux frères, en apparence ennemis, développent deux idéologies parallèles s’inspirant de mêmes principes : les principes individualistes.

La doctrine libérale est celle de l’individualisme pour les forts, la doctrine socialiste celle de l’individualisme pour les faibles. Comme le dit excellemment M. Gonnard : « Au nom des individus habiles et aptes, les uns (les libéraux) demandent que l’Etat se borne à faire respecter entièrement la liberté et la propriété ; au nom des individus médiocrement armés pour la lutte, qui constituent le grand nombre, les autres (les socialistes) restreignent la liberté et suppriment la propriété. C’est au nom de l’individu que les uns demandent à l’Etat de s’effacer, que les autres lui demandent de s’imposer.
Mais tous sont d’accord pour affranchir le plus possible l’individu vis-à-vis des groupements naturels intermédiaires : famille, nation, profession. Même en matière de propriété, la logique des deux systèmes n’est-elle pas au fond la même ? L’individualisme libéral ne tend-il pas à ôter à la propriété tout caractère familial, tout caractère de solidarité et de durée, à la modeler le plus possible sur cette unité éphémère et mobile qu’est l’individu ? (Exemple le Code Napoléon). Et la suppression de l’héritage n’est-elle pas à la limite de cette conception ? Et le collectivisme fait-il autre chose, en somme, que prolonger l’idée lorsqu’il prétend arracher à l’individu la propriété des capitaux, en lui laissant celle des produits, c’est-à-dire ce qui est le plus incontestablement le fruit de sa seule activité personnelle ?
»

C’est que tous deux dérivent, en effet, des idées philosophiques du XVIIIе siècle. C’est que tous deux, libéralisme et socialisme, imbus de la croyance erronée en la bonté naturelle de l’homme, ne se placent pas en face des réalités concrètes, en face de l’homme, être social, encadré dans la famille, dans la profession et dans la nation, formé par l’histoire et gouverné par l’expérience. Ils n’envisagent que des abstractions, l’individu en soi, possédant un pouvoir absolu simplement limité par un contrat social librement consenti, ou l’Etat en soi, ne recevant de règle que celle qu’il se donne à lui-même. Tous deux oublient en somme, également, « l’immense question de l’ordre ».
Dans ces deux systèmes, on part donc d’un abstrait inhumain pour tendre vers l’inhumain. Les effets néfastes qu’ils ont engendrés ne pourront donc être redressés et réparés que si l’on prend le contre-pied des idées qui sont à leur base, c’est-à-dire :

1 - Si à la méthode abstraite on substitue la méthode réaliste pour l’étude des sociétés ;

2 – Donc si l’on considère l’homme véritable, avec ses bons et ses mauvais côtés, dans la complexité de sa nature déchue avec tous ses besoins matériels, moraux et spirituels, à la fois être social et personne morale ;

3 – Si tout est subordonné à la nation d’ordre, qui n’est, en somme, que ce que La Tour du Pin nomme autrement : la justice sociale.

Ce sont exactement ces trois axes principaux qui constituent la base de ce que propose la doctrine corporative par le biais de l’A.S.C.

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Le royalisme social, le site de l'Action Sociale Corporative.
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